Le Jardin d’Arsac, un -jardin de pays-
Le jardin est le reflet de la campagne de Haute-Corrèze, simple et apaisant.
C’est notre jardin privé dont nous sommes les jardiniers exclusifs. Nous l’avons créé en 1986, et depuis, nous y travaillons « à quatre mains ».
Jardin remarquable
Label « Jardin Remarquable » attribué en 2013, renouvelé en 2018 et en 2023.
Ce label d’État, attribué pour 5 ans renouvelable, répond à des critères d’exigence et de qualité sur la composition (organisation des espaces), l’intégration dans le site et la qualité des abords, les éléments remarquables (eau, fabriques, architectures végétales…), l’intérêt botanique, l’intérêt historique, l’accueil des publics et l’entretien dans le respect de la qualité environnementale. Il peut concerner des jardins petits ou étendus, historiques ou contemporains et de tous les styles. (non subventionné)
Visite toute l’année, sur rdv tel ou mail. Périodes Top : Mai-Juin et Septembre-Octobre.
1986, les débuts…
– En 1986, après les travaux dans la maison d’habitation, nous passons aux travaux d’extérieur … Depuis plus d’une année, nous réfléchissons au cadre possible à donner à la maison. Nous oscillons entre l’idée d’un jardin très épuré et celle d’une forme de jardin plus varié, plus traditionnel. Nous finirons par choisir une forme structurée en plusieurs parties, chaque zone pouvant avoir son identité propre et nous laissant l’occasion d’être créatifs dans des registres différents.
D’abord, nous prenons comme point de départ le grand saule marsault, c’est notre ‘bouquet’ focal, le point qui a déterminé tout le jardin …Nous créons ainsi le grand dessin général: un carré central, dessiné dans le prolongement des pignons de la maison, et autour de cet espace carré, des espaces aux dessins plus ‘mous’. Le caractère de chaque zone n’est pas encore défini. Ce qui nous importe c’est la structure …Le reste, les fleurs, les arbustes, les sujets de déco nous paraissaient des détails d’ornementation, importants certes, mais que nous apporterions avec le temps.
Des arbres anciens campaient là depuis longtemps: les mettre en valeur s’est imposé, en faisant serpenter à leur pied de jolis chemins et en déroulant des tapis de plantes…Tout semble ainsi naturel. C’est l’affaire, bien sûr, des plantes choisies (communes pour la plupart) et de celles qui se sont invitées, mais aussi au fait que le jardin reste ouvert sur la campagne. Le regard ne cesse de faire des allers-retours entre l’un et l’autre.
Conscients de l’importance du carré central, nous le laissons en zone de gazon et il sert de terrain de jeux aux enfants. Nous commençons par travailler les zones autour (le portique des rosiers, le jardin de bruyères, l’allée anglaise…) Ce n’est qu’au départ des enfants que nous avons créé les carreaux et planté les pommiers
– Nous faisons des erreurs assez lourdes à rattraper par la suite (des mauvais choix de végétaux, un emplacement mal calculé amènent bien des contrariétés pour les plantes elles-mêmes, pour soi, et entre les jardiniers :« ton » genévrier m’embête, je vais lui faire sa fête … »
Nous y passons à l’époque, une bonne partie des week-ends et de nos congés.
C’est physique le jardinage !
Les débuts sont harassants et les résultats sont encore maigres. Mais nous sommes heureux de notre travail. Nous travaillons par tous les temps, quelquefois avec des tenues de ‘pêcheurs d’Islande’.
Certains lundis, à la reprise de la semaine, tenir un stylo est un exercice difficile : les muscles des avant bras, des mains, ont du mal à saisir un si petit objet. A la remarque d’un collègue de travail qui me posait la question « tennis elbow ? » je répondais pour rire – Non « talus elbow » !
A cette époque là, le jardin n’était pas encore un loisir faisant la une des magazines et les affaires des jardineries.
Créativité et méthode
D’année en année, nous voyons les effets de nos travaux, ce qui nous incite à poursuivre.
Notre cahier de jardin, tenu depuis le début, mentionne les travaux réalisés et les travaux à faire, mois par mois, et d’une année sur l’autre. Il y a tellement de choses à se rappeler que les notes sont indispensables : tel ou tel sujet à introduire ici ou là, ajouter une touche de blanc, ajouter un arbuste à feuilles persistantes juste à côté de cet autre arbuste à feuillage caduc etc … un peu comme un peintre, mais à la différence du peintre, les volontés et les gestes du jardinier doivent être programmés à terme, pour la bonne saison, voire projetés à plusieurs années, et dans les respect de la nature…sinon c’est l’échec.
2000, partage
Des amis, des parents nous rendent visite… ils nous disent leur plaisir à visiter le jardin ; ils nous exhortent à l’ouvrir à des visiteurs. Après des hésitations, nous ouvrons le jardin au public en Juin 2000, pour la première fois.
D’une seule journée d’ouverture à l’époque, nous sommes aujourd’hui à une ouverture toute l’année sur RDV. Au-delà, nous recevons sur rendez-vous des groupes de jardiniers, des groupes de patients encadrés par des soignants ou éducateurs, des personnes âgées, des scolaires…
Nous sommes chaque fois heureux de recevoir des visiteurs au jardin. Du -jardinage il en est toujours question mais pour nous c’est devenu à présent une -démarche, à savoir celle de jardiner bien sûr, mais aussi de jardiner pour les autres.
2008, dormir à Arsac
Nos visiteurs ont découvert l’endroit et, gagnés par la paix du lieu, ils nous ont exprimé leur rêve de « dormir au jardin »… L’idée a –germé-…
Plus d’infos sur les chambres d’hôtes et le gîte ici
Les niveaux de terrain n’ont pas été modifiés ; certains endroits ont été améliorés simplement à bras d’homme (et de femme !) à la pelle, pioche et brouette, n’occasionnant pas de remodelages trop durs, trop « BTP ».
Notre intention dans l’aménagement du terrain a été celle de la notion d’espace et de respiration : ne pas saturer l’endroit par des excès – trop de musique tue la musique, trop de mots nuit au discours…
Notre cahier de jardin, tenu depuis 1985, mentionne les travaux réalisés et les travaux à faire, mois par mois, et d’une année sur l’autre. Il y a tellement de choses à se rappeler que les notes sont indispensables : tel ou tel sujet à introduire ici ou là, « ajouter une touche de blanc », « ajouter un arbuste à feuilles persistantes juste à côté de cet autre arbuste à feuillage caduc », etc. Un peu comme un peintre. Mais à la différence du peintre, les volontés et les gestes du jardinier doivent être programmés à terme, pour la bonne saison, voire projetés à plusieurs années, et dans le respect de la nature, sinon c’est l’échec.
Nos goûts
Pour nous, un jardin convoque divers registres ; l’art est de faire en sorte que tous ces registres soient en équilibre et que personne ne s’en aperçoive, pour que seule reste l’impression d’harmonie et de sérénité :
. un dessin rigoureux mais gommé par des plantes foisonnantes,
. des plantes au service de l’esprit du jardin, de par leur couleur, leur forme, leur époque de floraison, leur identité locale en moyenne montagne (nous laissons pousser de nombreuses s plantes endémiques)
. des objets sonnant juste au jardin, de par leur matériau, de par leur authenticité rurale (concernant notamment la vie des femmes d’autrefois)
L’excès nuit en tout domaine, y compris au jardin : une géométrie trop raide, une démonstration de type « floralies », une « collectionnite aigue » de plantes, des objets de décoration trop présents ne font pas, à nos yeux, un jardin tranquille, accessible à chacun.
Gilbert et Geneviève
Tous deux nous sommes curieux des plantes, des arbres et des bêtes du pays. Au jardin, nous avons des pratiques respectueuses de la nature, allant de pair avec la qualité préservée de ce territoire de Haute-Corrèze …
L’un et l’autre, jardiniers amateurs; l’un aux outils à moteurs, l’autre aux outils à main et l’oeil observateur. Complémentaires.
Dans le jardin nous y avons mis diverses dimensions : l’architecture, la botanique, l’ horticulture, l’écologie, l’ histoire, mais aussi le rêve et la poésie.
Nous n’avons pas compté nos heures de travail. Des « passionnés » ? peut être mais ouverts aux autres, partageant volontiers notre passion. Voilà plus de 24 ans que -nous ouvrons le jardin aux visiteurs, plus : -nous les invitons à la promenade-, mieux encore : -nous voulons pour eux un moment suspendu-
Marie Rouanet a écrit ces mots dans « Tout jardin est éden » Ed CLIMATS « Plus fine qu’un cheveu (…) est la voie qui permet d ‘accéder au paradis. Le jardinier cherche ce chemin dans le réseau des lignes qui l’entourent. Entre le monde d’en bas et le monde d’en haut, à pas comptés, il essaie les passerelles »
Nous ne pouvions pas dire mieux. Juste une précision …les passerelles… si nous les trouvons, nous ferons passer tout le monde : nos hôtes, nos visiteurs, nos proches et nous !